Un peu d'histoire

 Le karaté-do

Un peu d'histoire 

Après que le roi d'Okinawa Sato ait rendu hommage à la dynastie chinoise des Ming en 1372, le commerce a été ouvert entre les deux pays.

 En 1392, 36 artistes martiaux Shaolin de la province du Fujian sont arrivés à Okinawa pour leur enseigner les arts martiaux chinois. 

Cela a conduit au développement des arts martiaux d'Okinawa qui ont été nommés d'après les villages de leur origine - naha-te, shuri-té et tomari-té. 

Les origines

Ces récits historiques de la création du karaté semblent néanmoins teintés du désir japonais de minimiser l’influence chinoise. Il s’avère que des pratiques guerrières, ou martiales, étaient déjà très développées en Chine bien avant la venue de Bodhidhama. (Nous y reviendrons)

Sunzi, général chinois, dans ses Treize Chapitres sur l’Art de la Guerre, ouvrage écrit au IVème siècle av. J.-C., traite, par exemple, de l’«art du poing» (quanfa ou chuan fa) et en conseille l’usage aux officiers, 800 ans avant la venue de l’Illuminé en Chine.

Les historiens japonais de la période nationaliste attribuaient la paternité des arts martiaux à Bodhidharma, donc au courant bouddhiste zen. Ils en avaient ignoré les origines taoïstes à dessein, à l'instar des shoguns et autres daimyos pendant toute l'histoire du Japon, depuis l'époque Kamakura, le zen étant ce qui convenait le mieux à une «caste guerrière».

Ils passaient ainsi sous silence les autres versions issues d’une tradition chinoise, avec laquelle le Japon impérial avait historiquement peu d’affinités.

En outre, il semble qu'il y avait bel et bien cinq temples portant l'appellation Shaolin en Chine.

Le moine bouddhiste (Bodhidhama) aurait trouvé refuge non pas dans le monastère Shaolin du Quangzhou (d'où proviennent bien les applications martiales apparentées au kung-fu), mais dans celui de Songchan dans le He Nan, au centre de la Chine. Le monastère de Quangzhou étant situé bien plus au sud, son influence sur la pratique martiale d'Okinawa est incontestable. Beaucoup de biographies de grands maîtres du karaté attestent d'ailleurs de très longs séjours réalisés dans le sud de la Chine.

C'est le cas notamment de Kanryō Higaonna, le maître du naha-te, et de Chojun Miyagi, son meilleur disciple et père du Goju-ryu, qui furent plutôt influencés par les traditions martiales taoïstes (travail basé sur la respiration abdominale, entre autres), mais aussi de Sakugawa Kanga ou Tode Sakugawa et de Sokon Matsumura, père du Shōrin-ryū, ancêtre du shotokai qui, eux, ont voyagé dans presque toute la Chine et ont été plutôt influencés par les Shaolin quan («poings de Shaolin») mais aussi, plus près de nous, de Kanbun Uechi, ce qui indique la persistance des échanges.

La dénomination «karaté»

Comme dit plus haut, le karaté vient du Japon. Cet art de combat était connu à Okinawa sous le nom de to-de depuis le XVè siècle jusqu'à la fin du XIXè siècle, puis d'Okinawa-te.

En 1935 ou 1936, le 25 octobre, les grands maîtres d'Okinawa ont organisé une «assemblée générale» pour décider de la politique à adopter pour favoriser le développement de leur art et en faciliter la reconnaissance et la diffusion au Japon.

C'est lors de cette réunion que, à cause de la montée du nationalisme japonais et surtout de l'antagonisme sino-japonais du fait de la guerre récente entre les deux pays, perdue par la Chine, mais aussi pour montrer leur «japonisation», qu'ils ont décidé de modifier l'idéophonogramme et le pictogramme («main de la dynastie Tang») qui étaient prononcés tō-te en okinawaïen et «karaté» en japonais par le pictogramme («main vide» dans le sens bouddhique de vacuité) prononcés également «karate», suivant en cela les préconisations de l'un d'entre eux, Hanashiro Chomo, qui avait déjà fait cette modification en 1905.

Envoyé près de 15 ans plus tôt par les mêmes pour satisfaire la demande de Jigoro Kano, gichin Funakoshi, venu faire une démonstration, est resté au Japon pour enseigner le karaté. Jigorō Kanō lui apporta son aide pour s'installer et a adopté à son tour cette modification.

Depuis 2005, la préfecture d'Okinawa et les fédérations locales, célèbrent le 25 octobre comme«la journée du karaté», Karate no hi.

Les différentes pratiques et styles majeurs du karaté

Plusieurs écoles ou styles différents se sont créés au cours du XXè siècle.

Les quatre grands styles officiels du karaté sont : le Shōtōkan, le Gōjū Ryu, le Wado Ryu et le Shito Ryu. À part le Gōjū Ryu et le Shito Ryu, les deux autres styles sont issus exclusivement du Shōrin Ryu de Sokon Matsumura.

Shōtōkan Ryu

Le Shōtōkan-ryū est un style de karaté japonais fondé en 1938 et issu du Shorin Ryu d'Okinawa introduit par Gichin Funakoshi.

Il fut l'un des premiers à promouvoir cet art martial et fut choisi afin de représenter le karaté-do lors de la première démonstration nationale d'athlétisme à Tokyo en 1922, sur invitation de Jigorō Kanō, fondateur du judo.

C'est le fils de Gichin Funakoshi, Yoshitaka, qui fut à l'origine du style tel qu'on le connaît désormais. Ce style est considéré comme l'un des plus puissants. Les coups de poing sont directs, les coups de pied bas et les katas sont longs (comme dans le Shorin Ryu dont il est issu).

Gōjū Ryu

Le Gōjū-ryū est un style de karaté prenant son origine dans le Naha-te d’Okinawa et fondé par Chojun Miyagi, en 1926. C'est ce dernier qui concrétisa le passage du Naha-te au Goju Ryu et qui décida de l'appellation. La véritable branche japonaise du Gōjū Ryu connut toutefois son essor avec un de ses élèves, Gogen Yamaguchi, un maître légendaire du karaté qui fut surnommé « le chat ».

Le style Goju Ryu a été celui de la casse par excellence, exercice pratiqué précédemment afin de voir le degré de force et de résistance des meilleurs élèves. Style de karaté resté assez traditionnel, il marie des techniques issues de différentes écoles chinoises (mêmes concepts techniques, même importance donnée au travail de l'énergie interne) ainsi que les bases ancestrales d'Okinawa.

Caractérisé par des positions naturelles, il comprend des modes de frappes et des déplacements souvent circulaires, visant les points vitaux, les coups de pied bas.

Le représentant en France au sein de la Fédération française de karaté est maître Oshiro Zenei.

Wadō Ryu

Le Wadō-ryū «l'école de la voie de la paix») est un style japonais de karaté créé en 1939 par Hironori Ohtsuka. Celui-ci était maître de ju-jitsu lorsqu’il découvrit le karaté sous la férule de Gichin Funakoshi. Il complétera quelques lacunes grâce à ses connaissances initiales et à la pratique du Shito Ryu afin de créer son style plus proche du budo. Initialement pratiquant de karaté Shōtōkan, Ohtsuka perçoit les limites de ce style après une sévère défaite que lui inflige un pratiquant de boxe chinoise. Il modifia le Shōtōkan original en développant un style moins rigide, visant à éviter les coups de l'adversaire plutôt qu'à les bloquer comme le fait le karaté Shōtōkan. C'est ce style qui a été choisi pour le taihojutsu, méthode d'intervention de la police japonaise et du Kidotai (escouade anti-émeute).

Shitō Ryu

Le Shitō-ryū est un style de karaté d’Okinawa créé en 1939 par Kenwa Mabuni. Le fondateur a été un élève brillant des 2 grands maîtres de l’île : Anko Itosu du Shuri-te et Kanryo Higashionna (ou Higaonna) du Naha-te. Ce style possède officiellement 60 katas. Le Shito Ryu est le style possédant le plus de katas.Maître Mabuni, créateur du style, rajouta au Naha-te et au Shuri-te des techniques souples de mains comme des blocages circulaires et des attaques de poings à courte distance qui lui furent nécessaires dans l'exercice de son métier de policier. Ce style utilise des coups de poing souples et les coups de pied visent les parties médianes du corps.

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